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A. MARTEVILLE et P. VARIN

continuateurs et correcteurs d'Ogée.

1843

 

   

 SAINT-GILLES-LE-VICOMTE ou LES BOIS (sous l'invocation de saint Gilles et de saint Loup); commune formée de l'anc. par. de ce nom : aujourd'hui succursale. — Limit. : N. le Faouet ; E. Trévereuc, Gommenech ; S. Pommerit-le-Vicomte; O. Saint-Clet. — Princip. vill. : la Madeleine, le Carpont, Kerjan , Kerantouer, le Bill, Restelven, Kerhars, le Marques, Quenves, Kernevez , Trelouarn, le Porzou , Convnant-Harennec , Kerdanet , Kerespers , Kerbino , Kerhervé, Kerivoalan, Goas-an-Zale , Goasmap , Kerprigent, Kerhelary, Meingleuziou. — Superf. tot. 945 hect.41 a. dont les princip. div. sont : ter. lab. 802; prés et pat. 25; bois 8; verg. et jard. 6; landes et incultes 36; sup. des prop. bât. 6 : conl. non imp. 61. Const. div. 269; moulin à eau de Brestic, >>> Cette paroisse n'était jadis qu'une chapelle domestique dépendant du manoir de Coët-Mohan ; elle devint église tréviale vers la fin du XVè siècle , et fut desservie par des vicaires résidants de Pommerit-le-Vicomte, à qui elle a emprunté son ancien nom.  Vers la fin du XVIIè siècle, la noblesse qui habitait les environs de Saint-Gilles demanda au présentateur (vicomte de Praslin, duc de Lorge) la nomination d'un titulaire pour Saint-Gilles, ce qui fut fait, malgré l'opposition du curé de Pommerit. L'érection en paroisse eut lieu enfin en 1711. Le premier recteur fut un membre de la noblesse, Mr.Le Gonidec. Ses successeurs sortirent aussi du même ordre; ce furent : MM. Guyomard , de Saint-Solme , de Coatarel , Armez, de Cozou, de Kermel. — Saint-Gilles avait jadis quatre chapelles, savoir : Saint-Jean-l'Evangéliste, Sainte-Madelaine, Saint-Enoch et Saint-Elie, enfin Sainte-Anne, située dans le cimetière. Les trois premières ont été vendues dans la Révolution et détruites. Sainte-Anne existe ; on y célèbre solennellement la messe le 20 juillet, quand ce jour ne tombe pas un dimanche. dans ce dernier cas, la solennité est remise au lundi. - L'église est ancienne; elle a été restaurée dans les XVIè, XVIIè et XVIIIè siècles.— La commune actuelle est formée du territoire de l'ancienne trêve, qui avait été diminué d'un tiers environ, quand elle obtint d'être érigée en paroisse. A la Révolution, le nom de Saint-Gilles-le-Vicomte fut d'abord transformé eu celui de Saint-Gilles-les-Bois, par suite de la suppression des titres; quand ou supprima ensuite les saints, la commune prit le nom de Bellevue, — A environ 300 m. du Bourg est un lieu nommé Kerhars, qui fut, dit-on , la templerie dite de Kerénoret, dans les anciens titres. En 1825, des fouilles faites en ces lieux, pour la fondation de nonveaux édifices, ont amené la découverte d'objets marqués au coin de l'ordre du Temple; en 1827, on y a découvert aussi un vase en terre, plein de sous tournois. Il est à remarquer que les champs où ces objets ont été trouves portent encore les noms de : "le Grand et le Petit-Cloître. » — Les anciens fiefs étaient ceux de Lorge, de Quintin et de Kerlouet, qui relevaient, le premier des ducs de Lorges, le second des comtes de Langle; mais on ne voit pas qu'il y ait eu dans cette paroisse de châteaux proprement dits, bien qu'il y eut plusieurs maisons importantes, entre autres celles deGoazmap, aujourd'hui à M. de la Boissière; le Porzou, à la famille Denis-du-Porzou; Coëtmohan, à la famille de la Garde; le Carpont, à la famille Bernard: Keriou, à la famille Ruison; Kerbino, à la famille de Tréveneuc, a été vendu en 1793; le Traumeur, à la famille de Jégou, a été démoli et changé de place; il se nomme la Villeneuve , et appartient à M. de Botmiliau. C'est la seule de ces terres qui ne soit pas aujourd'hui occupée par des fermiers. - Si la Révolution avait enlevé à Saint-Gilles son ancien nom, elle l'avait érigée en chef lieu de canton. cette position lui a été enlevée quand le nom a été restitué à la paroisse. - En février 1793, les habitants envahirent en armes le château de la Villeneuve, et pillèrent le mobilier du régisseur, M. de Courson, sous prétexte de mettre à exécution la loi de la réquisition. La plupart des coupables furent envoyés aux galères.
 Quelques années plus tard (1800), M. de Courson de la Ville-Valio fil invasion à Saint-Gilles, à la tête d'une compagnie royaliste, et s'installa au presbytère du curé constitutionnel, M. le Gall. La force armée de Pontrieux accourut à Saint-Gilles, et, le lendemain, il y eut, au château de Resmeur, en Pommerit-le-Vicomte, un engagement meurtrier. Les chouans enlevèrent leurs morts; le curé constitutionnel inhuma ceux des républicains dans le cimetière de Saint-Gilles. — Le manoir de Coëtmolan vit naître, au XIIIè siècle, Guillaume de Coëtmolan, qui, devenu docteur régent de la Faculté de Paris, fonda, rue de Cambray, un collège pour les élèves du diocèse de Tréguier. Au commencement du XIVè siècle naquit, à Goazmap, Geffroy de Kermoisan, qui devint évêque de Cornouaille (1358), puis de Dol (1373 ou 1374). (*) - Il existe, près de la terre du Porzou, un tumulus dont ou ne nous a pas précisé la nature. L'on dit qu'il y a, dans celle de la Garde, un souterrain dont on ne connaît ni l'étendue , ni la profondeur; ces sortes de traditions sont, pour la plupart, erronées. — Cette commune exporte d'assez notables quantités de céréales et de graine de lin. Elle fournit des bois de chauffage à Pontrieux,à Paimpol et à l'île de Bréhat. — Quelques coutumes sont communes à cette localité et à plusieurs de celles qui l'environnent. Nous croyons cependant que la suivante lui est spéciale : Lors des mariages, quand on vient prendre la fiancée pour la conduire à l'église, il s'établit, entre ses parents et ceux du futur, une espèce de plaidoirie qui dure quelquefois des heures entières. — Des balcons de la tour de l'église, on jouit d'une vue superbe. Du côté du sud-est principalement, on découvre les landes du Mené , qui sont à 8 ou 10 myriam. de Saint-Gilles. — Géologie : granite. — On parle le français.

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