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Deuxième partie

 

3. Analyses et commentaires des textes

            

               Brocéliande.

            A partir de ces indications, il existe une convergence de faits particulièrement intéressante à noter : le cours supérieur du ruisseau qui émane de la source de Saint-Symphorien et qui est le prolongement de l'aqueduc, ainsi que la plus ancienne route du pays décrite ci-dessus, se rejoignent à proximité de cet endroit au nom aussi évocateur et riche de résonance que celui de Brécilien / Bréssilien, en la commune de Paule. Il s'agit en effet d'un nom de lieu exactement identique à celui auquel on a coutume de rattacher le thème de Merlin, à savoir la Forêt de Brocéliande, en la forêt de Paimpont. (1)

 

 

Extrait de : Le réseau routier et les fortifications gallo-romaines.

Vicomte FROTIER de la MESSELIERE

Mémoires de la Société d'Emulation des Côtes du Nord

(le site de Brécilien est indiqué dans une ove, au sud-est de Carhaix)

           Contrairement à ce qu'en dit Émile Guyomard, le camp de Brécilien, d'époque de l'Age de Fer, ne se trouve pas sur une hauteur dominante, comme pourrait le suggérer une interprétation en 'bré-' = hauteur prééminente. Le lieu-dit actuel Brécilien, se trouve à la côte 208, les côtes de la route entre 215 à Kermoisan, 225 à Coatulas, 247 à Saint-Symphorien, mais 264 au carrefour de Kastell-Bras / Castellodic, 272 à celui de Kersac'h Coat, 277 et 288 à Belle Vue, pour enfin dominer à 298 à la borne de Keramborgne.

 

 

Bréssillien, selon carte IGN 0718, agrandie

Le camp de Castel-Bras, où a été découverte la statuette à la Lyre, se trouve au sud de St-Symphorien, à l'emplacement des lettres Tf (transformateur), le double trait représentant le nouveau tracé de la route de Glomel (à l'est), à Gourin (à l'ouest)

 

           Une vérification in situ apporte immédiatement une réponse descriptive au nom de lieu Brécilien : soit le Petit marais (< Br°c-illinus), soit l'endroit des marais (en interprétant -illien- comme un accusatif) émissaire du petit ruisseau (<rivuscellus) qui émane de la source de Saint-Symphorien et qui alimente l'aqueduc romain de Carhaix. (2)

           Les comparaisons, en pour et en contre, des thèmes de Brocéliande de Paule et de Paimpont sont développées au chapitre Encyclopédie. La démonstration est faite désormais que les prétentions de Paimpont, bien que titulaire également d'un toponyme en Brécillien, sont nulles et non avenues, puisque cette forêt ne peut de quelque manière que ce soit se rattacher au thème d'aucune ville dont le nom pourrait s'approcher, ni de près ni de loin, de celui de Carohaise qui se devait d'être à la fois une ville capitale et le siège d'un évêché (3), pas plus qu'elle ne peut prétendre à la présence d'une petite chapelle comme l'exige le texte de Chrestien de Troyes (4), pas plus qu'elle ne peut respecter les données de la chronologie ni de la géopolitique. (5)

           A l'inverse, compte-tenu de la proximité des lieux, de leurs relations multiples démontrées par l'archéologie et compte-tenu du fait qu'il suffit d'une demi- heure à peine à un cavalier confirmé pour rejoindre les deux sites (6), nous pouvons désormais affirmer, en toute sérénité et objectivité, que le Brécilien / Bréssillien de Paule correspond bien au Brocéliande de la Légende.

 

 

Panneau routier d'indication du bourg de Paule vers Bressilien et Coat ar Scaon

Photo JC Even. 2004

notes : Brocéliande

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